LES ZIGGOURATS EN IRAK ET IRAN
Jean Pierre Segonnes
8/15/20243 min read


Les ziggourats ne passionnent pas autant que les pyramides, mais c'est bien dommage.
Parlons un peu des ziggourats les mieux conservées en Irak et en Iran.
Les ziggourats, ces structures monumentales de l'ancienne Mésopotamie, sont en grande partie en ruines aujourd'hui, mais certaines sont mieux conservées que d'autres. Voici un aperçu des ziggourats les mieux préservées :
1. La ziggourat d'Ur (Tell el-Muqayyar, Irak).
La ziggourat d'Ur est sans doute la plus célèbre et la mieux conservée. Elle a été construite vers 2100 avant J.-C. par le roi Ur-Nammu de la troisième dynastie d'Ur, dédiée au dieu lunaire Nanna (ou Sin). Elle a été restaurée plusieurs fois, notamment par Nabonide, le dernier roi babylonien, et plus récemment par des archéologues modernes.
Le socle de base en briques est bien préservé, et des travaux de restauration ont aidé à stabiliser la structure. Elle mesure 43 m par 62,5 pour une quinzaine de mètres de haut.
Le niveau suivant est encore très abîmé. Il devait mesurer 26 par 36 m.
2. La ziggourat de Chogha Zanbil (Dur Untash, Iran).
Située en Iran, cette ziggourat est l'une des rares ziggourats implantées en dehors de l'Irak moderne. Elle a été construite vers 1250 avant J.-C. par le roi élamite Untash-Napirisha pour honorer le dieu Inshushinak.
C'est l'une des ziggourats les mieux conservées, avec cinq étages (sur les sept d'origine) encore visibles. Bien qu'une partie supérieure soit détruite, la base est en bon état, et les éléments architecturaux sont bien préservés.
Les côtés de l’édifice mesuraient environ 105 m soit environ 203 coudées de Nippur, pour une hauteur de 5 niveaux d’environ 53 m, soit environ 102 fois cette coudée sumérienne de 0,5184 m.
3. La ziggourat de Khorsabad (Dur-Sharrukin, Irak).
Cette ziggourat faisait partie du complexe palatial de Sargon II, roi assyrien, à Dur-Sharrukin, près de l'actuel Khorsabad. La ziggourat est notable pour son intégration dans le complexe urbain entouré d’une épaisse muraille protégeant près de 2,8 km² de palais, de temples et d’habitations.
Bien que partiellement détruite, une grande partie de la base et des fondations subsiste. Les fouilles ont révélé des détails importants sur sa construction. La base carrée est d’environ 43 m de côté. Une dimension que l’on retrouve dans plusieurs monuments antiques.
4. La ziggourat de Nimrud (Kalhu, Irak).
Située à Nimrud, ancienne capitale de l'empire assyrien, cette ziggourat faisait partie d'un grand complexe religieux et royal.
La ziggourat de Nimrud est moins bien conservée que celle d'Ur ou de Chogha Zanbil, mais des éléments importants, notamment des fondations et des bases, ont été découverts.
5. La ziggourat de Borsippa (Birs Nimrud, Irak).
Cette ziggourat était dédiée au dieu Nabu. Située près de Babylone, elle est souvent associée à la "Tour de Babel" en raison de sa grande taille et de sa construction inachevée. Les restes de l’édifice effondrés s’élèvent à près de 47 m de hauteur.
Bien qu’en grande partie en ruines, les restes de la ziggourat sont significatifs, avec des sections de la base et des briques encore en place. Les fouilles ont mis au jour des détails architecturaux importants.
En effet, on pense souvent que l’intérieur des ziggourats était constitué de gravats. Or, la ruine de la tour encore debout montre que ce n’était pas le cas, elle était faite d’empilements clairement visibles de différents blocs de terre crue et avait bel et bien une structure de couloirs aujourd’hui renforcée par des madriers de bois.
6. La ziggourat d'Aqar Quf (Dur-Kurigalzu, Irak)
Construite par le roi kassite Kurigalzu I au 14e siècle avant J.-C., cette ziggourat était dédiée au dieu Enlil.
La ziggourat d'Aqar Quf, située à environ 30 km de Bagdad, est encore partiellement visible aujourd'hui. Une partie de sa structure est bien conservée, malgré les dommages causés par les intempéries et les conflits récents.
On sait peu de choses de cet édifice implanté au sein de 225 hectares de terrains protégés par une grande muraille. Les fouilles n’ont fait d’aucune publication et les nombreux artefacts retrouvés étaient stockés au musée de Bagdad sans qu’on n’en sache plus.
Conclusion :
Ces quelques ziggourats témoignent de la grandeur de la civilisation mésopotamienne et de ses prouesses architecturales. Certaines ont été partiellement restaurées, tandis que d'autres restent en l'état sans horizon de restauration.
Contrairement aux pyramides égyptiennes, les ziggourats n’ont pas permis de mettre en évidence des couloirs et des pièces internes cachées. Pour autant, il faut imaginer le travail énorme qui fut nécessaire pour les élever.
Contrairement aux pyramides égyptiennes, les matériaux de construction étaient élaborés sur place. Les travaux de construction bénéficiaient d’un nombre important d’esclaves que les guerres entre les différentes cités-États permettaient de faire gonfler.
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